Comment fabrique-t-on le gin ?

Histoire du gin

Pour connaître les origines du gin, il faut remonter au premier siècle de notre ère. En effet, des alchimistes arabes expérimentaient déjà la distillation de baies de genièvre à la recherche de la formule des élixirs de vie. Comme il ne reste plus personne de cette époque, il faut en conclure que cette recherche a échoué, mais qu'il s'est avéré qu'elle avait un pouvoir de guérison. Les moines bénédictins qui vivaient en Europe préparaient des remèdes à base de baies de genévrier pour soigner les troubles gastriques, intestinaux, hépatiques ou rénaux.

Ce n'est que vers le XVIIe siècle que les aubergistes néerlandais ont commencé à utiliser les méthodes et les recettes des moines pour préparer des boissons de plaisir. Pour leur mélange de base, ils utilisaient du vin de malt fabriqué à partir de céréales et de raisins. C'est ainsi que fut inventé le gin: une distillation de céréales et de genièvre vieillie en fûts de chêne. Les soldats semblaient l'adorer, car pendant les 30 années de guerre, il y avait un tonneau prêt à l'emploi derrière chaque ligne. Contre le froid ou pour se donner du courage avant une offensive. Les soldats anglais ont donc commencé à appeler le gin "Dutch courage". Voilà pour l'histoire du gin.

Origine du mot gin

Les Anglais de l'époque, avides de boissons, étaient très curieux de savoir ce qu'ils entendaient prononcer "ginnever". Sous le feu de l'action, ces syllabes sont un peu trop nombreuses, et les Anglais les ont donc abrégées en "gin". Ils l'ont rapporté avec impatience chez eux et lorsque le roi Charles Ier en a bu une gorgée, il a ordonné à son médecin personnel de créer une distillerie. Dans le même temps, cette distillerie a été autorisée à définir les normes de qualité officielles de l'authentique gin anglais. La différence entre le gin et le genièvre est que le gin est tout simplement le dérivé anglais du genièvre, qui est distillé sans vin de malt.

L'image du gin a changé

La situation n'a changé qu'en 1751, lorsque l'autorisation de Guillaume d'Orange a été révoquée et que le gin n'a pu être vendu que dans les débits de boissons autorisés. La qualité du gin s'est alors considérablement améliorée. Au lieu d'une image de boisson marginale, le gin a retrouvé un statut social plus élevé au fil des décennies. Cela a incité les distilleries à améliorer à nouveau leurs méthodes de production et leurs normes de qualité, notamment en n'utilisant plus de sucre. De véritables palais du gin virent le jour, où les gourmets dégustaient l'eau-de-vie limpide dans diverses combinaisons.

À la fin du XIXe siècle, les cocktails à base de gin ont commencé à devenir populaires. Le gin tonic et le martini (avec du vermouth) sont les plus connus. C'est en partie grâce à cela que la boisson a survécu aux deux guerres mondiales et à la Prohibition.

Dans les années 1960, sa popularité a décliné et la vodka s'est imposée comme la nouvelle boisson à la mode. Jusqu'à ce que, en 2010, le mouvement hipster se remette à boire du gin et rétablisse l'image ringarde du gin. Des garnitures originales dans le verre, comme des clous de girofle, des zestes de citron, des baies de genièvre ou du concombre, ont littéralement et figurativement attiré l'attention sur le gintonic en tant que boisson d'accompagnement polyvalente et à la mode.

Comment fabrique-t-on le gin ?

Voilà comment le gin est né, mais comment est-il fabriqué ? Ou comment peut-on fabriquer du gin soi-même ? Le processus de production du gin commence par la première distillation. Il s'agit d'un mélange de céréales moulues et fermentées (emballées hermétiquement avec de la levure) et d'eau qui est introduit dans la chaudière de distillation. C'est là que le distillateur peut faire preuve de créativité pour la première fois. Choisit-il de l'orge, du seigle, du blé ou un autre type de grain ?

Distillation en colonne ou en chaudron

Le principe de la distillation est que la température élevée fait s'évaporer l'alcool contenu dans le mélange de grains moulus. Au sommet de la bouilloire ou de la colonne, la vapeur d'alcool se condense en liquide, qui s'écoule le long d'un tube et est recueilli dans une autre bouilloire. Ce liquide est le premier distillat et se compose d'alcool pur à environ 96 %. Les distillateurs artisanaux procèdent de cette manière, tandis que d'autres achètent l'alcool pur séparément afin de le redistiller à leur manière.

Comment obtenir l'arôme du gin ?

Vous pouvez obtenir l'arôme de votre gin de 4 manières différentes :

• Infusion: versez l'alcool pur dans une cuve et ajoutez-y les arômes souhaités(botaniques, comme on les appelle en termes techniques). Il peut s'agir de fruits, d'écorces, d'herbes botaniques... de n'importe quoi. Le distillateur peut ainsi laisser libre cours à sa créativité une seconde fois. Enfin, le tout est laissé à infuser pendant une très longue période et terminé.
• Macération: le distillateur doit d'abord diluer les ingrédients à 60 %. Il les ajoute ensuite au distillat et le distille à nouveau.
• Percolation: la meilleure méthode pour un gin à base de graines et de noyaux. Le distillat s'écoule à travers une masse dense de mélange d'ingrédients, ce qui lui permet d'emporter les arômes avec lui.
• Infusion de vapeur: ici, un panier contenant les ingrédients est suspendu dans la marmite pendant la cuisson. Les vapeurs traversent d'abord le panier et ne se condensent qu'ensuite en distillat.

Botanique ? Qu'est-ce qui se cache dans un nom ?

Les ingrédients botaniques couramment utilisés sont : le genièvre, les graines de coriandre, la cardamone, le citron vert, la cannelle ou le zeste de citron, mais la créativité du distillateur est presque sans limite dans les ingrédients du gin. Par conséquent, il n'existe pas de réponse globale à la question du goût du gin.

Filtration avec de l'eau déminéralisée

Enfin, le distillateur ajoute de l'eau pour abaisser le pourcentage d'alcool à au moins 37,5 % (en Amérique, le minimum est de 40 %). Plus l'eau est pure, mieux c'est, c'est pourquoi la plupart des distilleries professionnelles utilisent de l'eau déminéralisée.

Comment boire le gin ?

Le gin se boit de préférence en combinaison avec une autre boisson. Le cocktail de gin le plus moderne est le gin tonic. Les mixologues recommandent une fois et demie à deux fois plus de tonique que de gin pour un équilibre parfait, mais les amateurs de cocktails préfèrent généralement se préparer eux-mêmes. Selon le type de gin (nous y reviendrons), les amateurs de gin ajoutent aujourd'hui toutes sortes de garnitures assorties: baies de genièvre en vrac, clous de girofle, zestes de citron, tranches de concombre, feuilles de coriandre... La créativité est une constante dans l'expérience ultime du gin.

À l'origine du gin tonic se trouve d'ailleurs une anecdote pleine d'esprit. Une fois de plus, les soldats britanniques y trouvent leur compte.

Cocktail Martini : la légende du chercheur d'or

Le Martini est un cocktail à base de gin un peu plus ancien, mais toujours aussi connu. Vous savez : celui que James Bond commande toujours. Un Martini contient du vermouth en plus du gin sec et, traditionnellement, une olive. L'origine du Martini dépend de la personne à qui l'on s'adresse.

La première remonterait à un saloon de la petite ville de Martinez, à San Francisco, en 1874. Un prospecteur s'y est présenté et, en échange d'un sac de ce précieux métal, a demandé à remplir sa bouteille avec "quelque chose de spécial". Le barman prépara alors une boisson avec ⅔ de gin, ⅓ de vermouth, quelques gouttes de jus d'orange, un peu de bitters et la servit dans un verre avec une olive. Il l'a commodément appelé Martinez, d'après l'endroit, et après en avoir bu plusieurs verres, le prospecteur l'a prononcé Martini.

Une deuxième légende corrige la première : le prospecteur se rendait à Martinez et a passé sa commande dans un hôtel de San Francisco. Dans cette version, c'est donc ce barman qui a servi le premier Martini et l'a baptisé du nom de la destination du client. Un autre tiers croit pouvoir revendiquer le scoop. À l'hôtel Knickerbocker de New York, un certain Martini Di Arma Di Taggia était derrière le bar, et lorsque nul autre que John Davidson Rockefeller (à l'époque l'homme d'affaires le plus riche du monde) lui a demandé "quelque chose de spécial", Martini lui a servi son cocktail fétiche.

Différents types de gin

Comme nous l'avons déjà mentionné, il existe différents types de gin sous lesquels les différentes saveurs de gin peuvent être subdivisées.

• Gin composé: alcool neutre dilué avec de l'eau, auquel on peut ajouter des ingrédients à volonté. Tant que le goût de genièvre reste présent et que le pourcentage est d'au moins 37,5. Surnommé bathtub gin parce qu'il se rapproche le plus des gins qui étaient littéralement fabriqués dans des baignoires pendant la Prohibition.
• Gin distillé: ce type de gin est redistillé ou infusé avec, par exemple, de l'orange, du citron vert ou des épices. Par exemple, notre gin Floral est infusé avec des pétales de rose et du concombre.
• London dry gin: variante la plus pure. Comme pour le gin distillé, tous les ingrédients se trouvent déjà dans la première distillation, qui doit être effectuée par la méthode de la colonne. Ensuite, le distillateur n'a pas le droit d'ajouter quoi que ce soit. Ce type de gin est la norme pour les martinis. Il n'a pas non plus de rapport avec la ville de Londres.
• Plymouth dry: légèrement moins sec que le London dry, car il contient moins de baies de genièvre et plus de racines.
• Old Tom Gin: un gin relativement doux, car il contient du sucre ou de la réglisse. Ce choix s'explique par le fait que le gin a souvent échoué dans le passé et que les composants sucrés étaient censés couvrir cet échec.
• Navy Strenght gin: a une forte teneur en alcool d'au moins 57 % et contient des saveurs puissantes et corsées. Les distillateurs laissent bien ressortir leurs ingrédients et c'est précisément la raison pour laquelle ces types de gins sont très différents les uns des autres.
• Pink gin : nouveau type de gin qui, comme son nom l'indique, devient rose. Cela s'explique par la présence de fraises, de baies, de framboises ou d'autres fruits rouges dans les ingrédients botaniques.
• New Western dry gin: le pendant du gin classique, parce qu'il ose repousser le genièvre loin dans l'équilibre des saveurs, de sorte que les autres ingrédients botaniques ressortent davantage.

Quelle est la différence entre le gin et la vodka ?

Le gin et la vodka sont tous deux fabriqués à partir d'alcool neutre. Quelle est donc la différence entre la distillation de la vodka et celle du gin ? Dans le cas du gin, des baies de genièvre et d'autres plantes sont ajoutées à la boisson. Si l'on ajoute ces ingrédients à la vodka, on peut également parler de gin. Reste à savoir si le breuvage final aura bon goût... Pour en savoir plus sur la fabrication de la vodka , consultez notre autre blog.